La naginata (薙刀)

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    Laid Bouadjadja
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    Un samouraï avec un naginata.

    Le naginata (薙刀?) est une arme japonaise, proche du fauchard à lame courbe, utilisé pour pratiquer le naginatajutsu. Cette arme, particulièrement appréciée par les moines et pouvant atteindre jusqu’à deux mètres en longueur, était utilisée autrefois sur les champs de bataille pour couper les jarrets des chevaux. C’était une arme également efficace dans le combat à mi-distance contre un guerrier à pied.

    Les armes à feu allaient peu à peu la rendre obsolète après 1542, tout comme le sabre, mais les écoles restèrent. Cette arme, efficace à moyenne distance, équipait presque tous les foyers (nobles ou guerriers) et devint, vers le XVIIe siècle, l’art martial de prédilection des filles de nobles ou de samouraïs.

    Outre le naginatajutsu, toujours enseigné, il existe une pratique plus moderne du naginata, proche du kendo. La lame en acier a été remplacée par une lame flexible en bambou. On parle de « naginata moderne » : atarashii naginata (« naginata nouvelle ») en japonais. Les techniques de cette forme moderne de naginata ont été codifiées après la Seconde Guerre mondiale[1].

    Le naginata est pratiqué de nos jours par environ 40 000 personnes au Japon. En France, il existe quelques clubs de naginata[2].

    Représentation de Tomoe Gozen sur son destrier, et tenant son naginata (arme d’hast féminine par tradition).

    L’apparition du naginata remonte aux troubles de l’ère Tengyō (938–947).

    Plus longue que l’épée, le naginata présentait pour le combattant l’avantage de pouvoir s’engager dans la bataille, tout en gardant une certaine distance par rapport aux ennemis. Le naginata s’apparente à un sabre dont on aurait allongé le manche. Les signes japonais qui le désignaient pouvaient être traduits par « long sabre ».

    Plus tard (lors de la période Nanboku-chō, 1336–1392), des épées de grande longueur furent utilisées et, pour les distinguer de ces « longs sabres », les kanjis ont été changés de « long sabre » en « sabre de fauchage », en référence à son utilisation. Le naginata était l’arme la plus utilisée par les moines-guerriers (tels que les sōhei, les yamabushi ou les ikkō-ikki.)

    Au cours du temps, la lame devint plus grande et plus courbe et une tsuba (garde) fut rajoutée (période Sengoku, 1477–1573).

    Le naginata cessa d’être utilisé comme arme de bataille lors de l’introduction des armes à feu mais continua à être employé par les médecins et les femmes de samouraïs, raison pour laquelle la longueur de la naginata fut considérablement réduite lors de la période Edo (1600–1868). Le manche du naginata, orné et décoré, devient un article essentiel dans la dot.

    À partir de la période Meiji (1868–1912), l’art du naginata a été employé dans les écoles comme manière de développer le bien-être spirituel et physique des filles, alors que les garçons faisaient du kendo dans le même but. Cet art est encore pratiqué aujourd’hui et en plein essor.

    Les anciennes techniques sont aujourd’hui étudiées au sein des koryu (écoles traditionnelles anciennes).

    Le Tendo Ryu, une ancienne école, comporte une centaine de katas utilisant le naginata et est toujours pratiqué de nos jours.

    Aujourd’hui le naginata moderne (atarashii naginata), codifié après la Seconde Guerre mondiale, est la forme la plus répandue et la plus pratiquée[3], mais certains forgerons fabriquent encore des naginata traditionnelles de nos jours.

    Types de naginata

     

    Kozori : elle est composée d’une lame très courbée ;
    Hirumaki : elle possède une lame proche des katanas et pourvue d’une garde protégeant la main ;
    Bisen tō : elle comporte une lame courte et épaisse. Les ninjas et les paysans l’utilisaient parfois comme fauchard.

    La plupart des naginatas sont extrêmement courbés et ne possèdent pas de yokote (arête perpendiculaire au tranchant délimitant la pointe).

    Certains modèles étaient équipés au bas du manche d’une pointe en acier pour transpercer les armures.

    Le hirumaki était plus rare à l’époque, mais aujourd’hui, c’est le bisen tō qui est plus difficile à trouver car le naginatajutsu ne permet pas de le maitriser seul[

    .Le naginatajutsu (なぎなた術 / 長刀術 / 薙刀術?) est un art martial japonais. On y étudie le maniement du naginata, mais la plupart des étudiants actuels du naginatajutsu en apprennent une forme modernisée appelée simplement le naginata ou atarashii naginata[1].

    Dans l’histoire du Japon, le maniement du naginata a été associé aux femmes et de nos jours au Japon, le naginatajutsu est davantage pratiqué par des femmes que des hommes[5].

    ·Qu’est-ce que le Naginata?

    UNE ESCRIME JAPONAISE POUR TOUS

    UN ART MARTIAL ELEGANT ET COURTOIS

    Premier art martial féminin au Japon, mais de plus en plus pratiqué par les hommes, le Naginata permet de se défouler tout en respectant son adversaire, de repousser ses limites en se forgeant un bon « mental », et apprend l’humilité, la patience, la concentration et la vigilance. Hommes, femmes et enfants y trouvent leur équilibre.

    « Ce que vous aurez appris en écoutant les paroles des autres vous l’oublierez bien vite,
    Ce que vous aurez compris avec la totalité de votre corps vous vous en souviendrez toute votre vie. »

    FUNAKOSHI GISHIN

    Une arme, un sport, un art

    Le Naginata est :

    une arme : sorte de faux ou hallebarde utilisée dans le Japon ancien,
    un sport : une escrime japonaise,
    un Art : ensemble de moyens que l’on apprend à pratiquer pour atteindre « la plus haute des personnalités ».

    Ces trois points structurent cette présentation du Naginata.

    La Naginata est une arme

    La Naginata se présente comme un sabre fixé à une longue hampe de bois dur.

    La hampe mesure de 1m65 à 1m75 (pour un adulte). La lame mesure environ 50 cm.

    La Naginata est une arme du Japon ancien. Selon les sources elle dérive des hallebardes chinoises ou d’un outil; on voit employer parfois le terme de faux de guerre. Elle est apparue vers l’an 700.

    A cette date les cavaliers armés devenaient une force importante. Ils étaient difficiles à combattre par les armes classiques: flèches ou sabres. La longueur de la Naginata permettait de couper les jarrets des chevaux et de tenir les cavaliers à distance. La Naginata fut d’abord employée par les moines guerriers (yama-bushi) puis par les guerriers à pieds et les samouraïs. Des contes japonais racontent encore par exemple les exploits de TAJIMA « le coupeur de flèches », un moine guerrier du XII ème siècle qui traversa un pont sous des volées de flèches qu’ il fauchait avec sa Naginata. La Naginata fut également utilisée, par la suite, par les femmes de samouraï pour défendre les foyers et les villages (1600 et +).

    En même temps que l’arme, les écoles de Naginata se développèrent principalement après 1185, date d’une célèbre bataille au cours de laquelle un chef prestigieux combattit avec une Naginata. Les armes à feux allaient la reléguer (1542 et +), tout comme le sabre, mais les écoles restèrent.

    Le Naginata guerrier consistait en des mouvements de balayages circulaires. L’arme servait ainsi à trancher, elle pouvait aussi servir à transpercer l’adversaire. La hampe pouvait simultanément servir de défense contre les coupes des sabres plus courts.

    Les Ecoles ont codifié ces techniques: botte du tourbillon d’eau, botte du moulin à vent. C’est sur cette base que c’est développé le sport.

    Les japonais disent Naginata Do. Do se traduit par la Voie. La Voie est la méthode pour comprendre « la nature de son moi et atteindre la plus haute des personnalités ». Au Japon il existe la voie de la calligraphie (sho do), la Voie de la cérémonie du thé (cha do), la Voie de l’art floral. La Voie du Naginata est un des arts martiaux, un des arts de combats.

    Les règles d’un sport sont strictes. La notion de Voie est au contraire un engagement personnel de perfectionnement constant. Il ne s’agit donc pas tant de concourir que d’acquérir une maîtrise de soi.

    Il faut pour cela dépasser la technique pour retrouver la spontanéité. Pour bien comprendre cette idée il faut penser que dans un vrai combat tout se joue en un instant. A cet instant là la technique, le corps et l’esprit doivent être unis en une même énergie projetée à la pointe de la Naginata. L’esprit doit saisir l’opportunité. Le choix de la technique doit se faire naturellement, automatiquement, sans délai de réflexion, inconsciemment. Le geste se fait dans le même souffle. Une faille de la concentration, un décalage entre l’esprit et le corps ne pardonnent pas dans un combat réel.

    Pour y parvenir il faut une très grande concentration dans la préparation de l’attaque (1), une concentration vigilante, et une union des forces physiques et mentales dans l’attaque (2).

    (1) : L’art suprême consiste à garder un parfait sang-froid, un calme intérieur, un détachement absolu jusqu’à ce que le mouvement jaillisse à l’instant précis ou l’adversaire est vulnérable. L’efficacité est ici synonyme de sérénité. On évoque à cet égard la toupie qui quand elle tourne très vite paraît immobile : la tranquillité dans la mouvement.

    L’esprit est donc vigilant et détaché (Zanshin), libre mais complètement attentif. C’est une sorte d’état d’alerte, un état d’éveil de toutes les facultés – et non mental d’analyse. L’ histoire suivante l’ illustre.

    Un célèbre maître du Zen, Takuan, enseignait à TAJIMA NO KAMI, professeur de sabre du Shogun, que si ces facultés étaient dirigées vers l’adversaire elles étaient « hypnotisées » par lui; si elles étaient dirigées vers la défense, elles étaient entièrement prises par cette idée. Les japonais appellent Munen ou Muso, c’est-à-dire « non-mental », la disponibilité nécessaire des forces. La tradition japonaise compare cet état à la clarté de la lune. La lune est unique. Mais elle se reflète instantanément partout ou il y a de l’eau. La lune est immobile, mais son reflet dans l’eau est infiniment fluide.

    L’esprit juge mais ne laisse pas influencer. Il est dit que l’adversaire doit être transparent. « Il faut le voir et ne pas le voir, il faut le regarder comme on regarde une montagne au loin ».

    Un conte raconte encore l’histoire d’un artisan qui avait défié un célèbre professeur de karaté, Matsumura. L’artisan est en garde de façon à ne laisser aucune ouverture. Le professeur est en position naturelle, les bras ballants. Au moment même ou l’artisan va attaquer, il tombe comme sous le choc d’une force terrible. Il avait perdu toutes ces forces rien qu’en sentant le regard du professeur le transpercer.

    (2) : A l’instant de l’attaque, l’esprit, le corps et la technique constituent une seule et même force. L’intuition et l’action sont simultanées; elles jaillissent en même temps.

    La respiration joue ici un rôle très important. La respiration établit le lien entre l’esprit et le corps, l’esprit et la technique. Dans le jaillissement des forces physiques et mentales, la respiration elle-même devient énergie.

    On est fort sur l’expiration, faible sur l’inspiration. C’est au terme de l’expiration que l’énergie est à son point culminant. Il faut expirer en portant un coups. Dans l’idéal il faut porter un coups à un adversaire sur l’inspiration.

    Le cri des Arts Martiaux n’est que le mélange d’une respiration accompagnée d’une voix forte. Ce son devrait partir non pas de la gorge mais du « hara », « l’océan des énergies » disent les japonais; je dirai pour ma part, de manière poétique, du fond des tripes. La puissance du cri n’est pas celle de la voix, elle est celle de l’individu tout entier. Ce cri s’appelle Kiaï. Ki veut dire énergie, Aï se traduit par union. Kiaï signifie donc union des énergies.

    Tout exercice sert à développer la volonté, la concentration, l’union de toutes les forces en un seul élan. Il oblige à lutter contre ses propres défauts en même temps que contre l’adversaire.

    Le sens profond des exercices d’enchaînement technique que l’on pratique – les Kata – ne se trouve pas dans les gestes eux-mêmes mais dans la manière dont ils sont rendus vrai par chacun. Le Kata ne doit pas être une démonstration impersonnelle, mais une création d’une action ou toute l’énergie se projette en un instant.

    Le mot de la fin…

    La pratique du Naginata est précisément rendue passionnante parce qu’elle mobilise toutes les énergies physiques et mentales, parce qu’elle exige rapidité et puissance, parce qu’elle est toujours intense. Mais le Naginata est plus que cela: c’est un enseignement d’une façon de regarder les autres, de se comporter dans la vie. DOJO signifie en japonais le lieu de la Voie. C’est le lieu dans lequel on vient recevoir l’enseignement et s’exercer. Mais, disent les Maîtres « le véritable DOJO est celui que le disciple doit se bâtir dans son coeur au plus profond de lui-même ».

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